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7 mai 2006

Iggy Pop, le punk Sado-Maso devenu "sage"

James Newel Osterberg Jr. est né 21 avril 1947 à Muskegon, dans le Michigan.

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Il passe une enfance puis une adolescence à peu près normale, avec des parents excentriques, et se décrit volontier comme schizophrène. Il forme son premier groupe où il sera batteur, The Iguanas, avec qui il enregistrera un 45-tour. Puis il part à Chicago où il intègre un groupe de blues.

En regardant un concert des Doors, et en voyant la prestation scénique du génie torturé Jim Morrison, il décide de devenir chanteur. De plus de cette adolescence, il garde un gout du risque, un dédain de la vie, du à un bon nombre d'accidents de voiture dont lui seul réchappait.

De retour dans le Michigan, il fonde avec les frères Ron et Scott Asheton les "The Psychedelic Stooges" et devient Iggy Stooge.

Ils adoptent un son brutal et très dur et se produisent dans des petites salles. Iggy adopte un jeu de scène complètement barré, s'inspirant du chanteur des Doors, mais en nettement plus fou : il s'exhibe nu, se lacère le torse avec des tessons de bouteilles, s'enduit de beurre de cacahuète, de cire brulante, vomit, urine sur son public, ce cassent des dents volontairement. Il popularise un style à lui tout seul : le "stage-diving", ou "slam", qui consiste à se jeter dans le public et à le laisser porter par lui. Les plus belles prestations se terminent à l'hôpital.

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Ils sont repérés et sont signés par le label Elektra, celui des Doors. Le groupe devient alors simplement The Stooges, et Iggy devient officiellement Pop.

Ils sortent un premier album éponyme, qui recèle les bijoux 1969, No Fun et I wanna Be your Dog (non ce n'est pas de SFR). Mais en avance sur son temps, et ne trouve pas son public. Un deuxième opus, Fun House, mais n'a guère plus de succès.

Le groupe est secoué par des violents problèmes de drogues : bien souvent, lorsqu'il était trop "fatigués", c'était leur roadies qui jouaient à leur place. Ces problèmes amène le groupe à se séparer.

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C'est alors que David Bowie entre en piste. Il remet Iggy sur pied, ainsi que le groupe, qui devient "Iggy and The Stooges" et accueillent un nouveau guitariste, James Williamson, reléguant Ron Asheton à la basse. Il enregistre un nouvel album, Raw Power. Il reçoit un meilleur accueil que les 2 premiers, mais le groupe se sépare après un dernier concert à Detroit car les frères Asheton fulminent, et resteraont toujours persuadé que James Williamson et David Bowie ont eu une influence terriblement néfaste sur Iggy et sur le groupe.

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Iggy est sur une pente glissante. Il devient plus que jamais extrémiste sur scène, plus que jamais accro à la coke, et risque de terminer au même endroit que Jim, Jimi et Janis. Mais Bowie le convaint de partir pour l'Europe.

La complicité artistique entre ces deux garçons aux styles radicalement différents s'y développe. Entre Paris et Berlin, l'iguane et le caméléon composent, dans une transe accentuée par une nutrition à l'héroïne et aux saucisses. De leur travail naissent les deux premiers véritables albums solo d'Iggy Pop, The Idiot, puis Lust for Life, tous deux sortis en 1977. Avec ces deux albums et Kill City (enregistré avec James Williamson, d'abord refusé par toutes les maisons de disques) qui sort enfin (à mettre en parallèle avec la "trilogie berlinoise" de Bowie), Iggy Pop renoue enfin avec le succès.

Abandonné un moment par David Bowie, Iggy voit ensuite son nouveau succès décroître rapidement. Il se rapproche à nouveau de James Williamson, rangé des guitares et de la défonce, et devenu producteur. Avec un son new wave, il compose trois albums de plus en plus mauvais : New Values (1979), Soldier (1980) et Party (1981). Devant l'échec de ces albums aux prétentions commerciales, Iggy décide que son album suivant se fichera complètement des desiderata des maisons de disques : s'ensuit Zombie Birdhouse (1982), relative réussite artistique mais, une fois de plus, cuisant échec commercial.

La renaissance sera pour la troisième fois rendue possible par son vieil ami David Bowie. Au sommet de sa gloire au début des années 80, celui-ci reprend sur ses albums quelques morceaux co-écrits avec Iggy en 1977. Iggy touche du coup des tonnes de royalties, et, pour la première fois de sa vie, peut rembourser ses dettes. Enfin serein, Iggy décide de se poser, d'arrêter définitivement les excès, et de tenter de réaliser des albums plus ambitieux, arrive enfin à séparer James, l'adulte et Iggy le showman fou . Bowie le soutient et lui donne quelques coups de main pour la conception de son nouvel album, Blah Blah Blah (1986), qui se frotte avec succès au rock FM avec notamment la reprise de Real Wild Child. Le morceau deviendra d'ailleurs le premier tube de sa carrière.

Le succès se confirme à la fin des années 1980 avec Instinct (1988), album de hard rock mélancolique sans concessions , et dans les années 1990 avec le très commercial Brick by Brick (1990). Alors que celui-ci est enfin unaniment reconnu par les rock-critics, les musiciens grunge ne tardent pas à se revendiquer de l'héritage d'Iggy. Cette nouvelle vague musicale, Sonic Youth, Mudhoney et Nirvana en tête, lui donnent d'ailleurs l'envie de s'offrir une petite cure de jouvence, dont il ne semble pas encore revenu aujourd'hui.

On notera ensuite dans cette décennie le très ambitieux American Caesar (1993), le punk californien Naughty Little Doggy (1995), l'intimiste Avenue B. (1999) sur lequel Iggy exerce ses talents de crooner, et Beat Em Up (2001), un album résolument metal, probablement le plus radical qu'il ait fait en solo.

En 2002, il renoue les liens avec les frères Asheton et le saxophoniste Steven Mackay, à l'occasion de quelques concerts et de l'enregistrement de quatre chansons sur son dernier album en date avec les Trolls, Skull Ring (2003). Près de 30 ans après, les Stooges sont donc à nouveau réuni avec leur line-up originel (le guitariste Dave Alexander, décédé en 1975, est néanmoins remplacé par Mike Watt), et se lancent à l'assaut des scènes du monde entier, sous le nom de "Iggy And The Stooges".

En 2005 sortent d'ailleurs simultanément Telluric Chaos, un concert capté le 22 mars 2004 au Shibuya Axe, à Tokyo, et A Million In Prizes, un triple best-of compilant tous les plus grands succès de l'Iguane en solo et avec les Stooges. Un DVD d'une performance live des Stooges, Live in Detroit, voit également le jour. Certains n'hésitant pas à les taxer d'opportunistes, et les accusant de "faire le pognon qu'ils n'ont pas fait 30 ans auparavant". Il est vrai qu'ils n'ont pas gagné beaucoup en temps que groupe, surement parce qu'ils étaient en avance sur le mouvement, à l'image d'un Lou Reed avec le Velvet Underground.

En avril 2006, Iggy Pop annonce dans Billboard qu'il s'apprête à rentrer en studio avec les frères Asheton pour la première fois depuis plus près de 35 ans, pour enregistrer un successeur à Raw Power. L'album, qui devrait sortir en 2007, sera produit par Jack White. D'après la rumeur, le chanteur/guitariste des White Stripes devrait même en assurer les parties de basse.

Grace à sa capacité à se renouveller et à rebondir, Iggy Pop est toujours très présent et est devenu très bankable, à un tel point qu'un film est actuellement en préparation. Il est prévu pour 2006 et devrait s'appeler The Passenger.

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